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Développer son centre d'évaluation interne, un retour sur l’atelier « Le sentiment d’imposture et l’artiste » par Michel Brais




«L'élan qui nous pousse à créer est généré par un profond désir d'expression de soi, et le passage à l'action génère aussi de l'appréhension quant à la réception de l'Autre. Aussi, avant de faire face à la réalité du regard de l'Autre, on se confronte souvent à une Voix intérieure qui jette un regard critique et sévère sur ce qui émerge en soi. Une Voix qui alourdit notre élan dans le processus de création et nous mine de l'intérieur. Ce n'est pas vraiment un "syndrome", mais plutôt un sentiment d'imposture qui émerge de nos zones de vulnérabilité.» 


- Michel Brais 

 

Le 25 mars dernier, Confluence – CV a facilité la tenue de l’un des plus récents ajouts à son offre d’ateliers, soit celui intitulé « Le sentiment d’imposture et l’artiste » et guidé par notre précieux collaborateur Michel Brais (M.A. Arts Dramatiques et psychothérapeute). Les participant·e·s à nos programmes ont été invité·e·s à y assister et des artistes des milieux de la musique, de la danse, du théâtre et du cirque ont répondu à l’appel.  


D’abord, il faut comprendre que le sentiment d’imposture s’active comme un mécanisme de défense en réponse à certaines tendances anxieuses. Le sentiment d’imposture se définit comme une sensation inébranlable qui en vient à persuader la personne qui en souffre que ses succès ne seraient, en fait, pas attribuables à ses compétences réelles ou à ses forces. La personne vivant avec ce sentiment présentera habituellement, consciemment ou non, une posture dévalorisante de soi. Elle demeurera convaincue qu’elle ne mérite pas l’emploi, le rôle ou le contrat qu'elle a obtenu, qu’elle aurait obtenu celui-ci pour des raisons n'ayant rien à voir avec ses habiletés et qui seraient plutôt dues à des facteurs externes, comme la chance, par exemple. 


Certain·e·s artistes vivant avec ce sentiment d’imposture craindront d’être éventuellement démasqué·e·s et découvert·e·s pour ce qu’elles·ils sont, selon leur perception biaisée d’eux-mêmes, à savoir moins épatant·e·s, habiles ou talentueux·euse que ce que suggérerait l’image d’eux·elles renvoyée par leur milieu ou leur entourage. Ceci peut résulter en ce qu’on appelle une sous-activation, soit une anxiété face au regard de l’autre qui amène l’artiste à faire profil bas pour éviter la critique, à limiter l’expansion de ses opportunités professionnelles ou de son réseau et donc, à sous-développer ses compétences.  


D’autres artistes répondront à ce sentiment par une suractivation, par un perfectionnisme exacerbé. Elles et ils miseront beaucoup sur la préparation et le travail, tant comme explication probable d’un possible succès que d’un possible échec. Ce comportement les maintiendra dans un espace de manque à gagner constant, une course vers l’avant interminable qui ne laisse aucune place à l’erreur et durant laquelle on ne se pose jamais pour apprécier les succès et les célébrer. Tout rôle ou contrat obtenu ne sera qu’attribuable à la quantité et à la qualité de leur travail, tout objectif atteint semblera tout à coup moins impressionnant ou difficile à atteindre qu'on ne le croyait initialement, tout contrat non obtenu le sera en raison de la qualité ou de la quantité de préparation que l'on percevra comme, finalement, insuffisante ou surestimée. Somme toute, l’auto-évaluation des artistes évoluant avec le sentiment d’imposture ne paraît jamais comme en adéquation avec la réalité.   


Pour court-circuiter le sentiment d’imposture, M. Brais propose d'abord au groupe de développer envers soi-même une attitude d'accueil et de bienveillance, pour mieux dialoguer avec cette voie intériorisée qui exprime nos craintes face au regard extérieur. Il souligne aussi l'importance de ralentir, prendre le temps de renforcer notre propre regard sur soi. Que ce soit par la pratique d'activités qui nous recentrent, d’exercices de respiration ou par une pratique de la méditation, ralentir est une clé permettant de développer, pour soi, la capacité de prendre un peu de distance lorsque le sentiment devient trop prenant, de faire sens et d'agir ensuite avec plus de discernement. Aussi, M. Brais souligne que le fait de s’accorder un temps alloué à la célébration et au partage de ses succès en compagnie de proches et collègues peut réellement agir comme un facteur de changement pour faire face au sentiment d’imposture.  


Évidemment, ces stratégies nécessitent temps, persévérance et implication afin de se voir mises en place de façon durable chez l’artiste. Mais, au final, apprendre à prendre soin de soi est un processus des plus crucial. 


Confluence – CV aimerait remercier les participant·e·s à l’atelier qui furent parmi nous en visioconférence, en différé ou en présence ainsi que Michel Brais, pour sa collaboration inestimable! Nous vous souhaitons un bon printemps à toutes et tous et à très bientôt!  


Retrouvez ici les informations pour planifier ou réserver notre atelier « Le sentiment d’imposture et l’artiste » :


Découvrez notre offre complète d'ateliers, affichée sur Cultive.ca ici : https://vitrine.cultive.ca/catalog?pro=P105431

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